mardi 3 mai 2011

Les Francais déménagent au Canada...

L'année 2010 était considérée comme une année record pour l'immigration des Français au Canada. Et il semblerait que l'année 2011 suive le même chemin.
Depuis 2004, le gouvernement canadien accorde des milliers de visas temporaires aux Français désireux de s'installer au pays. À l'origine, 3000 visas étaient proposés aux ressortissants français dans le cadre de l'initiative Expérience internationale Canada (EIC). Et ce chiffre a explosé au cours des dernières années pour atteindre le quota de 14 000.

Le PVT (pour Programme vacances-travail) est sans doute le visa le plus demandé. Accordé à de jeunes Français, âgés de 18 à 35 ans, il concerne la moitié des permis issus de l'EIC, et permet à ces derniers de vivre pendant un an dans le pays, tout en ayant la possibilité d'occuper un emploi.

«Au tout début, les quotas de PVT n'étaient même pas atteints. En 2008, pour la première fois, tous les PVT ont été distribués, mais généralement, cela se faisait en quatre ou cinq mois», explique Mathieu Lam, fondateur du forum pvtistes.net, qui vient en aide aux futurs candidats à l'immigration.

Un nouveau record

Cette année, et c'est un nouveau record, les PVT se sont envolés en un mois à peine. Ce qui n'a pas laissé le temps à de nombreux Français d'obtenir le précieux sésame.

Eva Cathalan, jeune diplômée en biologie marine originaire du sud de la France, fait partie de ceux-là. «J'avais l'intention de partir cette année avec un PVT, mais mon dossier a été refusé à cause d'un document non conforme. À ce moment-là, on était à la mi-décembre, il n'y avait déjà plus de PVT. Je n'ai donc pas pu renvoyer un nouveau dossier.»

Mais cette mésaventure ne l'a pas arrêtée pour autant. Arrivée à Montréal en février dernier, Eva bénéficie d'un simple visa touriste, de six mois. Mais elle a donc dû repenser son voyage. «J'aurais aimé pouvoir trouver un emploi dans ma branche, tout en profitant d'une pause et par la même occasion apprendre l'anglais, qui est la langue indispensable en biologie.»

À la recherche d'un emploi

Mais si pour Eva, l'objectif est désormais de «voyager un maximum», beaucoup d'autres, à tort ou à raison, traversent l'Atlantique dans l'espoir de trouver du travail plus facilement. «Certains cherchent vraiment à fuir la France et son climat morose, et espèrent trouver de nouvelles opportunités. Ça se vérifie surtout auprès de ceux qui décident d'immigrer en région anglophone. Là, on trouve des personnes déjà un peu plus âgées et plus carriéristes», explique Mathieu Lam.

Au consulat de France, on est aussi bien conscient de cet engouement des Français pour le Canada. «De plus en plus de Français font des demandes de visa temporaire, mais c'est aussi le cas pour les demandes de résident permanent. Chaque année, on enregistre environ 3000 nouveaux inscrits sur nos registres. Aujourd'hui, nous en sommes à 48 000, et nous ne sommes encore que dans le premier semestre de l'année», annonce Pierre Robion, consul général de France à Montréal. On estime également à près de 50 000 le nombre de Français non inscrits sur les registres du consulat.

Dans tout cela, le Québec, et plus particulièrement le bassin de Montréal, reste la destination phare pour plus de la moitié de ces nouveaux arrivants.

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